Pourquoi les jeux vidéos d’horreur font vraiment peur ?

 

Pourquoi aimons-nous les jeux vidéos d’horreur ?

Nous aimons les jeux vidéos d’horreur pour la même raison que nous aimons les films ou les romans d’horreur. C’est le plaisir d’être effrayé, le frisson qui monte le long de notre échine lorsque nous savons parfaitement à quel moment l’héroïne va se faire dégommer et parce que ça nous éclate de flipper toute la nuit en se demandant si Freddy Krueger n’est pas au fond de notre lit!

Dans les jeux vidéos, le « monstre » ou l’ennemi est programmé pour détruire le joueur, ce qui nous fait monter le taux d’adrénaline assez rapidement. Je pense que c’est cette recherche de sensation forte qui pousse tant de monde à aimer les jeux vidéos d’horreur. Je vous vois d’ici « s’il veut des sensations fortes il a qu’à faire du sport », c’est pas le sujet 😉

Jusqu’à maintenant, aucune étude n’avait été menée sur la façon dont ces jeux vidéos d’horreur ou de survie, qui nous immerge réellement dans la scène nous font vraiment peur, et comment notre propre caractère peut affecter le degré de peur que nous ressentirons.

Teresa Lynch et Nicole Martins, chercheuses à l’Université de l’Indiana ont publié une enquête réalisée auprès de 269 collégiens jouant à des jeux vidéos d’horreur comme Resident Evil, Outlast, Silent Hill ou encore Amnesia.

Avant tout, on nous apprend que la méthode utilisée pour concevoir ces jeux vidéos est simplement la même que celle qui sert à mesurer le degré de peur ressenti par les spectateurs au cinéma ou à la télévision.

Les participants à l’enquête sur les jeux vidéos ont dû répondre à des questions telles que :
 
 

  • Leur fréquence de jeu,
  • Leur vision/opinion des jeux d’horreur ou de survie,
  • La façon dont le son, l’image et la présence à l’écran ont influencé l’intensité de peur ressentie

 
 
Plus de la moitié des joueurs ont répondu positivement à la question « Avez-vous eu réellement peur » et 40% de ceux-là ont indiqué avoir apprécié cette peur.
 
 

Outlast horror video game

Outlast


 
 

L’empathie

 
L’empathie est la capacité à partager les pensées et les sentiments des autres. Lorsque nous voyons quelqu’un être effrayé, triste ou heureux, nous ressentons la même émotion que lui/elle. Cela permet de sympathiser et faire preuve de compassion. Nicole Martins et Teresa Lynch ont remarqué que les joueurs ayant peu d’empathie étaient plus susceptibles de jouer et de profiter de ce genre de jeux vidéos que les joueurs avec un fort taux d’empathie. Les gens capables de ressentir les émotions négatives des autres peuvent vouloir éviter ces jeux qui pourraient provoquer de fortes peurs et augmenter leur anxiété, à un tel point qu’ils finissent par se sentir impuissants et dépassés.

Alors que les hommes et les femmes interrogés ont connu plus ou moins le même degré et la même fréquence de peur aux mêmes endroits du jeu, les hommes étaient moins enclin à l’admettre. Ils ont par ailleurs souligné le fait d’avoir apprécié cette peur car cela les fait se sentir courageux. Les femmes ont avoué leur peur sans problème mais leurs réponses étaient moins rationnelles.
 
 

amnesia the dark descent horror video game

Amnesia : The Dark Descent


 
 

Réalisme

 
L’élément inattendu augmente la sensation de peur, surtout lorsque le joueur se sent immergé dans cet environnement imprévisible. Les participants à l’enquête ont attribué cette panique au manque de contrôle, expliquant qu’ils se sentaient comme :
 
 

Des bêtes traquées essayant désespérément d’échapper à leurs prédateurs

 
 
L’effet de « présence », la sensation qu’a le joueur d’être réellement dans le jeu a été l’un des facteurs les plus importants dans la manière dont les joueurs étaient effrayés, parce que le joueur est le décideur. Il peut sauver sa propre vie ou la mettre en péril. Contrairement aux films où l’on se contente de regarder passivement l’action se dérouler.

Dans le jeu, au lieu de simplement regarder l’acteur se faire poursuivre par des zombies mutants, le joueur est l’acteur poursuivi par des zombies mutants. Sa vie est entre ses mains et par conséquent le résultat du jeu repose sur ses propres compétences et sa capacité à réagir rapidement.

Le réalisme des ennemis est tel que le joueur ressent une peur plus importante lorsqu’ils apparaissent. Ces représentations réalistes ont été souvent décrites par les participants comme un rappel morbide à la mort. Cette crainte ressentie par le joueur est ce qui nous pousse à presser le bouton play et commencer la course contre la mort.

L’industrie du jeu vidéo ne cesse de nous étonner par la capacité qu’ont les développeurs à concevoir des jeux vidéos  plus proches de la réalité. Je n’ose imaginer le temps passé à créer les mondes virtuels et les personnages qui apportent une vraie sensation de « vie » dans le jeu.

L’avenir du jeu vidéo ne semble pas en danger vu l’amélioration des techniques de création des graphiques de jeux et l’interactivité toujours plus convaincante.
 
 

silent hill horror video game

Silent Hill